En 35 ans de carrière dans la PJ parisienne, Claude Cancès a tout connu ; de la Mondaine à l’Antigang en passant par la Crim’ avant de devenir le patron du 36, quai des Orfèvres. Dans ce livre, il nous raconte l’Histoire et les histoires de la police parisienne : la bande à Bonnot, les affaires Stavisky, Petiot, Ben Barka, Markovic puis les affaires qu’il a eu à traiter, Empain, de Broglie, les Irlandais de Vincennes, les attentats de 1995...
L’ouvrage est d’emblée placé sous le signe de Simenon, on s’en serait douté, avec cette phrase placée en exergue :
« Les hommes de la Crim’ ne se prennent pas au tragique. Ils n’essaient pas de ressembler à des héros de romans... Ils ne parlent jamais d’intuition ni de flair. À plus forte raison le mot génie est-il étranger à leur vocabulaire ? Non ! Ce sont de gens de métier. »
Georges Simenon, 1933
On retrouve d’autres allusions simenonniennes tout au long du livre. Ainsi, lorsqu’en 1975 Claude Cancès débarque à la Criminelle : « Je m’attends à croiser Maigret à l’étage ou dans le grand escalier. Dans les polars de Simenon, c’est un solitaire ce gars-là. Il fait son bonhomme de chemin, l’air de rien, la pipe au bec. Débonnaire. Et il aboutit toujours. En fait, le boulot, ce n’est pas tout à fait ça. On ne bosse jamais seul à la Crim’, on y bosse nuit et jour et le succès n’est pas toujours au rendez-vous. »
Envisageant le prochain déménagement avec un brin de nostalgie, l’auteur note que « pour bosser avec des moyens modernes, il faudrait que Maigret change de site », que « [...] les ordinateurs ont ici remplacé la légendaire pipe de Maigret » et enfin, qu’il est question de déménager le « bureau de Maigret ». C’est en effet un sujet d’actualité...
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