mardi 20 novembre 2012

Quand Maigret chantait... à Bruxelles en 1943.


L'Affaire Dard / Simenon par Alexandre Clément


 Sous ce nom de plume, l’auteur a publié depuis 2007 deux romans policiers, et depuis 1999, dans le domaine universitaire, d’une bonne demi-douzaine d’ouvrages portant sur divers aspects de la vie économique. Dans quel genre faut-il ranger ce nouveau livre qui vient de paraître en septembre dernier, essai ou roman ? Difficile de trancher et le qualifier de docu-fiction ne simplifie rien.
Le sous-titre de cet ouvrage de 159 pages, Règlement de comptes et litté­rature ne rend pas la tâche plus facile : on croit deviner qu’il pourrait s’agir d’un différend financier portant sur des droits d’auteur et de copyright, autour de deux adaptations théâtrales de romans de Simenon, La neige était sale et Liberty Bar, dans les années cinquante. La surprise vient d’une partie de billard à trois bandes, dans laquelle se serait invité un troisième larron, Paul Boulat, alias Frédéric Valmain ou James Carter.

Depuis plus de dix ans, Les Polarophiles tranquilles ont cru soulever un lièvre de taille en prétendant que Frédéric Dard était en fait le nègre de Valmain pour les adaptations théâtrales et les polars parus au Fleuve Noir, mais leur thèse a laissé sceptiques la plupart des connaisseurs de Simenon et de San-Antonio. Alexandre Clément reprend le dossier, en le rebaptisant l’Affaire, dans l’espoir de réussir à jouer les perceurs de coffre-fort, mais hélas, sans apporter de preuves convaincantes. La plupart des documents auxquels il se réfère sont connus des chercheurs qui se sont intéressés à la question, tant du côté des Amis de San-Antonio (Thierry Gautier et Philippe Aurousseau) que du côté des familiers de Pierre Assouline et des Cahiers Simenon (Jean-Baptiste Baronian, Michel Lemoine, Michel Schepens), pour ne citer qu’eux. L’auteur fait mention de Quand Frédéric Dard se frottait à Georges Simenon, que j’ai publié en 2010. Là où se sont heurté les chercheurs jusqu’à présent, (l’accès aux archives détenues par les ayants droit respectifs, la collecte de témoignages précis et les confidences explicites émanant des proches issus du milieu familial ou du milieu de l’édition, ou encore de la mise à disposition aimable de la correspondance, voire des documents comptables), sur tous ces points, l’auteur s’est heurté à une muraille, qu’il n’a pas été en mesure de franchir.
L’essentiel de son propos peut se résumer en quelques phrases : Frédéric Dard, pour écouler son abondante production, se serait servi régulièrement de « faux-nez ». Il aurait, à de nombreuses reprises, gracieusement ou avec une contrepartie financière, transmis ses propres manuscrits (roman ou adaptation théâtrale, scénario de film) à des partenaires pour qu’ils les signent de leur nom, en modifiant ou non le texte. Cette pratique, avérée dans quelques cas (André Berthomieu, Marcel Prêtre, Marcel Grancher) est étendue ici à une kyrielle de noms (Frédéric Valmain, Alain Moury, Marcel Duhamel et nombre d’autres personnalités). Il va de soi que, pour ces nouveaux et heureux bénéficiaires, le conditionnel est employé, faute de preuves formelles pour leurs « emprunts ». Pourtant, au fil de sa démonstration l’auteur ne fait pas mystère de sa conviction intime : Frédéric Dard tire les ficelles de ses marionnettes et trouve les complicités nécessaires dans son entourage. Comment les gens du Fleuve Noir, par exemple, pourraient-ils ne pas être dans la combine ? François Richard (le correcteur), Patrick Siry (le directeur littéraire et le gendre), Armand de Caro (l’éditeur) mentionnés dans des dédicaces similaires signées ou non de Frédéric Dard, pouvaient-ils fermer les yeux sur de tels doublons ? Au lecteur de se faire une opinion dans cette partie de poker menteur.
Dans un jeu de bonneteau, il faut plusieurs partenaires, un illusionniste et son compère, des badauds naïfs et un agent de police pour verbaliser la pratique interdite. En matière de fait littéraire, il n’en va pas toujours exactement de même. Depuis dix ans, certains s’ingénient à imputer à Frédéric Dard ce que j’appellerai « un complexe de nègre », une étrange manie consistant d’une part à cesser d’avoir recours à des pseudonymes et d’autre part à confier ses textes à d’autres auteurs pour qu’ils en endossent la publication. Sur un plan théorique, l’attribution d’un texte à un auteur donné suppose le maniement de distinctions subtiles : l’intertextualité, les emprunts involontaires, la cession consentie, le plagiat, l’hommage indirect, le pastiche, le recours à un autre nègre qui se charge de maquiller l’emprunt, l’absence de citations explicites, le copier-coller, le ghost writer, etc. Sans insister davantage sur la fabrication de séries avec des codes imposés au préalable par l’éditeur, un usage connu chez Harlequin, la gamme pourrait s’étendre du petit bricolage au cambriolage réfléchi aussi minutieusement que le casse d’une banque. L’auteur estime que la production romanesque de Dard, évaluée généralement à 300 livres, pourrait atteindre « entre 400 et 600 » volumes (p. 15). Il nous donne également l’assurance que les mœurs littéraires ont bien changé aujourd’hui depuis les années cinquante, ce point précis reste à vérifier, même si en matière de plagiat, les affaires se règlent parfois maintenant à l’amiable ou par des procès en correctionnelle. On se souvient que même l’attribution des comédies de Molière à Pierre Corneille, à l’aide de logiciels informatiques, avait naguère fait beaucoup jaser la communauté scientifique… C’est dire que l’attribution d’un roman ou d’un simple texte à un auteur est une opération à hauts risques, en l’absence d’aveux circonstanciés et de documents formels. Mais le journalisme d’investigation dispose de règles à géométrie variable pour faire avancer une vérité encore tenue cachée… Collecter des documents épars et en proposer une lecture qui stimule la curiosité, dans l’espoir de faire avancer le débat, part cependant d’une bonne intention…
Mais il se trouve aussi, dans l’argumentation développée, quelques détails gênants pour la lecture de son ouvrage. Les choix typographiques de ses encadrés et de ses listes pourraient être améliorés. Mais d’autres points me paraissent plus discutables, en particulier, pour les connaisseurs de Simenon. Je n’en retiendrai que quelques-uns.
— À la page 18, la mention de Maurice Pertuis et de G. Legros Jacques parmi les pseudonymes de Simenon surprend, depuis les mises au point anciennes et définitives de Claude Menguy et de Pierre Deligny.
— L’insistance à attribuer l’adaptation de Liberty Bar à Frédéric Dard et non à Valmain va à l’encontre de l’avis de la plupart des critiques actuels. D’une part, il n’est pas étrange que Simenon donne sa chance et mette le pied à l’étrier à un jeune. Il l’avait fait avec Frédéric Dard, il le fera bien plus tard avec Bertrand Tavernier, ou avec de jeunes journalistes, malgré la méfiance qu’on lui connaissait pour se protéger des arnaques. Que Frédéric Dard ait sournoisement comploté pour adapter Liberty Bar et savourer une vengeance tardive ne tiendrait-il pas du feuilleton abracabrantesque à épisodes ? Aucune preuve sérieuse n’est apportée, malgré les séries de démentis rencontrés par cette thèse multipliant les « faux-nez ».
— L’auteur tire argument (p. 107) de cette phrase extraite du blog de Pierre Assouline (2 juillet 2008) : « Pour prouver à Dard qu’il [Simenon] lui conservait malgré tout son amitié, il l’autorisa cinq ans plus tard à porter Liberty Bar sur les planches. » Quand j’ai signalé, en 2011, à Pierre Assouline que ce fait était loin d’être établi, il m’a fait savoir par retour du courrier qu’il retirait cette phrase de son blog. J’en ai informé sur le champ l’auteur, qui a pris la décision de ne tenir aucun compte de cette mise au point d’Assouline. Le célèbre biographe de Simenon aurait pu recueillir une confidence du père de San-Antonio et n’aurait pas manqué de confirmer la rumeur, s’il avait disposé de sources fiables sur ce point précis.
— Autre point de détail concernant les noms des adaptateurs du roman mentionnés dans le générique du film de Luis Saslavsky de 1952, La neige était sale : le réalisateur lui-même et André Tabet. Rien ne prouve que Frédéric Dard y ait effectivement travaillé à cette adaptation pour le scénario.
Qu’il se montre tour à tour provoquant et humble, avouant parfois avoir rencontré « beaucoup de difficultés et sans être sûr toujours de nos conclusions » (note 1, p. 15), il a au moins le mérite de stimuler et de renouveler l’intérêt pour de telles recherches, avec des méthodes plus contraignantes certes pour la clarification de faits controversés. Plutôt que de jouer les censeurs, je préfère recommander à l’auteur le nom d’un bon avocat pour défendre sa cause : Pierre Bayard pour Plagiat par anticipation (2009) et aussi Et si les œuvres changeaient d’auteur ? (2010). Ce dernier a montré avec brio combien les emprunts littéraires sont monnaie courante depuis la nuit des temps et comment la signification des œuvres s’enrichit au fil des travaux critiques qu’elles ont à endurer.
Si l’auteur a pris le parti de donner des coups de boutoir dans la fourmilière des secrets de famille et dans le maquis des droits moraux des ayants droit, dans l’espoir d’arracher aux héritiers quelque(s) démenti(s) pour contrer ses suppositions les plus hardies, il n’est pas assuré de parvenir à ses fins. Ce n’est pas demain que les zones d’ombre qui entourent encore les écrits apocryphes du père de San-Antonio, ou les aléas de ses relations avec Simenon et Valmain, livreront tous leurs mystères. Les légendes ont la vie dure : qui finira par dénicher un jour le trésor des Templiers ?
Le dernier livre de l’auteur met à la portée du grand public les questions disputées et déjà familières aux Amis de Simenon et à ceux de San-Antonio. Mais ces « règlements de compte » n’ajouteront probablement pas grand-chose au renom de ces deux grands romanciers, à moins de faire sortir un jour le loup du bois...
Paul Mercier 13 octobre 2012  
Alexandre ClÉment, L’Affaire Dard/Simenon, éditions La Nuit du chasseur, 2012, 160 p., 15 €.

mardi 28 août 2012

Nicolas Ancion : La Cravate de Simenon



Présentation de la quatrième de couverture :
Un roman tour à tour drôle et émouvant sur une relation pleine de pudeur entre un père et son fils.
Si Léopold a trouvé du travail, c’est grâce à cette cravate. S’il a découvert sa vocation d’écrivain, c’est encore grâce à elle. Avant lui déjà, son père avait soin de la porter dans les moments décisifs de l’existence.
Ce qu’elle a de spécial ? Son origine : elle aurait appartenu  à Georges Simenon, le célèbre écrivain belge !
Mais lorsque le père de Léopold tombe gravement malade, la pauvre cravate semble impuis­sante... À moins que...
Nicolas Ancion, Paris, Didier Hatier, « Mondes en VF », 80 p., 9,5 €.

mardi 21 août 2012

Le site de John Simenon...

John Simenon, le fils de l'écrivain, met désormais à disposition des amateurs un blog :

"Site officiel de Georges Simenon, par John Simenon"

à l'adresse suivante : www.simenon.co

Son objectif en publiant Simenon.co est d’offrir à la famille, aux amis, aux admirateurs et aux professionnels un site officiel de référence tout à la fois factuel et personnel sur son père.

Nul doute que les amateurs y trouveront de précieuses informations.

jeudi 12 juillet 2012

Conférence à Châteaudun

Le 9 octobre 2012, dans le cadre des "Conférences sur la littérature française du XXe siècle", Olivier Macaux fera un exposé sur "Le monde romanesque de Georges Simenon".
Le lieu UTL de Châteaudun.

http://www.olivier-macaux.org/agenda-des-conferences/details/354-le-monde-romanesque-de-georges-simenon

mardi 19 juin 2012

Simenon sur FR5

ATTENTION : 

La diffusion de l''émission consacrée aux maisons suisses de Simenon précédemment annoncée sur FR5 pour le 30 juin est avancée au dimanche 24 juin à 22 heures.

lundi 18 juin 2012

Simenon en numérique

Pour la première fois, depuis le 14 juin dernier, les amateurs de Georges Simenon peuvent lire ses romans sur leur liseuse ou leur iPad.
Les Éditions Omnibus proposent, pour l'été, 41 romans en version numérique, mêlant les enquêtes du commissaire Maigret et les "romans durs".
À la fin de l'année, 100 autres romans viendront enrichir ce catalogue.
Pour cette édition, les maquettes des couvertures ont été spécialement dessinées, et on y retrouve les couvertures originales.

Les indications de lieu et de date, comme les orthographes particulières (notamment celle des noms propres) voulues par Georges Simenon, sont mentionnées et conformes au manuscrit original.
Un résumé de présentation permet d'introduire chaque roman, complété par la liste des principales adaptations télévisuelles et cinématographiques.

Une maison, un écrivain, sur FR5

 Le samedi 30 juin, dans l'émission "Une maison, un écrivain" (19h55),  FR5 diffusera un documentaire de Marie-Christine Gambart consacré aux maisons suisses de Simenon.

Trois maisons, trois époques.
Tout d’abord Echandens, que Simenon habite lors de son arrivée en Suisse. Un imposant château, confortable et solide, à l’image de la famille à laquelle Simenon est attaché.

Puis ce sera la maison d’Epalinges, dont il a lui-même dessiné les plans , une pyramide coiffant sa réussite sociale où l’auteur écrira ses derniers romans.

Enfin, son dernier refuge dans une rue de Lausanne : la "Maison rose", coincée entre deux immeubles, à la façade presque aveugle. L’écrivain a alors rejoint ses personnages, "cette foule de petites gens, engoncés dans des vies étroites".

mardi 29 mai 2012

Claude Cancès : Les Seigners de la Crim'


Après Histoire du 36 quai des Orfèvres et Histoire du 36 quai des Orfèvres illustrée avec Charle Diaz, l’ancien directeur de la PJ parisienne récidive avec Les Seigneurs de la Crim’.
Ce nouveau volume retrace l’histoire d’un des services les plus prestigieux du Quai des Orfèvres à l’occasion d’un anniversaire : la Brigade criminelle a 100 ans !
Dans ce parcours, rares sont les chapitres dans lesquels il n’est pas question de Georges Simenon ou de Maigret. Nous en sommes prévenus dès les premières pages où nous trouvons cette citation de Jules Maigret placée en exergue :
« S’il n’avait pas une haute idée des hommes et de leurs possibilités, il continuait à croire en l’Homme. »

Claude CancÈs, Les Seigneurs de la Crim’, Paris, Éditions Jacob-Duvernet, 270 p., 19,90 €.

lundi 28 mai 2012

Daniel Filipacchi


Le célèbre patron de presse de Salut les copains à Paris Match, aujourd’hui âgé de 83 ans, nous livre ses souvenirs dans un roman (?) : Ceci n’est pas une autobiographie.
Parmi les innombrables person­nalités rencontrées on trouvera Georges Simenon qui fait l’objet d’un court chapitre « Simenon à Terre-Neuve ». Il y relate le séjour de deux semaines qu’il fit en 1941 à Fontenay-le-Comte, en compagnie de Pierre Léaud, le père de Jean-Pierre, l’acteur fétiche de François Truffaut dont on se souvient dans Les 400 Coups. Filipacchi avait alors 13 ans et cela peut expliquer les quelques imprécisions de son témoi­gnage. Nous noterons notamment : « La maison baptisée Terre-Neuve était grande, pas très originale... » ; Il y lit des « livres publiés sous pseudonymes par exemple Les Dossiers de l’Agence O... [sic] ».
Il côtoie Tigy « qui passait son temps en culotte et en soutien-gorge » et lui fait penser à la maîtresse d’école qu’il aurait aimer avoir, « un peu style Simone de Beauvoir » et Boule, la cuisinière « qui parlait sans cesse de Marc ».
Simenon lui offre un exemplaire sur grand papier (1/50 pur fil vélin Lafuma) de Liberty Bar avec une superbe dédicace datée du 7 novembre 1941 au « garçon bien sain et bien droit qu’il est ».
Filipacchi, malgré son admiration pour son « écrivain préféré », conserve le souvenir d’« un homme assez ennuyeux et presque pitoyable » !

Daniel Filipacchi, Ceci n’est pas une autobiographie, Bernard Fixot, 2012, chap. « Simenon à Terre-Neuve », pp. 61-67, 20,90 €.

mardi 27 mars 2012

Sur les pas des écrivains. Balade à Nice et dans les Alpes-Maritimes


Le dernier né de la très belle collection « Balade » des Éditions Alexandrines nous entraîne cette fois «sur les pas d’un écrivain», à Nice et dans les Alpes-Maritimes.

Plus d’une trentaine d’auteurs sont présentés par un lettré local ou par un spécialiste.

Ce volume, le quarante-deuxième de la collection, nous présente ainsi un choix d’écrivains nés ou ayant séjournés dans cette merveilleuse région.

Nous retiendrons parmi eux : Romain Gary, Jean-Marie Gustave Le Clézio, Didier Van Cauwelaert, Henri Bosco, Apollinaire, Louis Nucéra, Gaston Leroux, Patrick Modiano, Jacques Audiberti, Jacques Prévert, Jean Cocteau... et Georges Simenon dont les « Séjours dans les Alpes-Maritimes » sont ici présentés en quelques pages érudites et illustrées par notre ami Paul Daelewyn (pp. 186-191).

Éditions Alexandrines, Balade à Nice et dans les Alpes-Maritimes sur les pas des écrivains, n°42, 2012, 300 p., 21,50 €.

lundi 26 mars 2012

Michel Lemoine, Lumières sur le Simenon de l’aube. 1920-1931

Annoncé depuis longtemps, cet album de notre Ami Michel Lemoine vient de paraître aux Éditions liégeoises du Céfal.

Ce magnifique ouvrage répond à un triple dessein qui se double en fait d’une triple mise en lumière.

Reproduire les couvertures des romans de jeunesse de Simenon publiés sous divers pseudonymes et devenus aujourd’hui rarissimes. À quelque collection qu’appartiennent ces fictions, leurs couvertures, naïves ou de grande qualité, œuvres parfois de véritables artistes généralement méconnus, méritent toute notre attention.

Offrir, en écho à L’Autre Univers de Simenon, du même auteur, une nouvelle anthologie de ces textes d’apprentissage qui forment la préhistoire du romancier. Cette fois l’accent est mis, non sur les stéréotypes ou sur l’originalité relative des citations, mais bien sur le rapport entre texte et image, chaque texte retenu voulant être celui qu’illustre la couverture correspondante.

Enfin, mettre en évidence, année après année, les faits les plus marquants d’une période particulièrement féconde, mais encore relativement peu connue, de Simenon. Sur ces faits et, quand c’est possible, leur mise en relation avec la production du romancier en herbe, Michel Lemoine, dont on a rarement pris la rigueur et la sagacité en défaut, apporte un éclairage basé sur ses recherches les plus récentes et non sur des rumeurs invérifiables.

Livre cartonné de 257 pages. Céfal, 30 €.

jeudi 22 mars 2012

Omnibus : L'Intégrale des Romans durs



Avec ses « romans durs », selon sa propre expression, Simenon a voulu donner une dimension supplémentaire à son imaginaire romanesque, trouver un espace de liberté hors du cadre rigide et confortable des enquêtes de son commissaire pour assouvir sa véritable ambition: peindre 1’homme « nu », sans fard, avec ses faiblesses, ses lâchetés, ses rêves.

Dégagé des contraintes strictes de la narration policière (le crime, l’enquête), Simenon va explorer des terres nouvelles en utilisant le matériau que sa propre expérience lui apporte, au gré de sa construction personnelle : sa Belgique natale et ses brumes, l’Afrique coloniale, qu’il visite dans les années 1930, Paris, la Vendée, puis après-guerre les États-Unis... À lire les romans durs dans l’ordre de leur parution, on peut discerner les époques successives de ses préoccupations d’homme et de romancier.

Au reste, peut-on parler de romans policiers en parlant de ces romans durs ? Certes, le crime est souvent à la source du récit, mais l’enquête n’en est pas forcément le ressort. Ce qui intéresse l’auteur, ce sont les conséquences de ce crime sur le destin d’un individu. Simenon s’attache à son personnage plongé dans une crise, le dénude, montre sa fragilité et les ressorts de cette fragilité – jusqu’au dénouement, implacable et logique.

De 1931 à 1972, Simenon écrira 117 romans durs – autant de destins, servis par une prose dépouillée, sans afféterie, et tous tendus par une même quête : la vérité humaine. Plus que des romans, une œuvre.


Le volume 1 regroupera les romans des années 1931 -1934

Le volume 2, ceux de 1934-1937


Les Éditions Omnibus publient l’intégrale des Romans durs de Georges Simenon. Les deux premiers volumes paraîtront le 29 mars, les tomes 3 à 6 le 5 avril. Les six derniers volumes seront publiés en 2013.

N.-B.: Simultanément Omnibus publie un intéressant petit fascicule hors commerce de 48 pages, préfacé par Michel Carly, qui présente succinctement les "117 romans durs". Ce fascicule est offert par le libraire.

mardi 28 février 2012

Romans des femmes


Dans ce recueil de dix romans les éditions Omnibus présente les figures féminines les plus fortes et les plus singulières de l'univers simenonien...

Y sont réunis :

La Nuit du carrefour, 1931
La Veuve Couderc, 1942
La Fenêtre des Rouet, 1945
Le Temps d'Anaïs, 1951
Marie qui louche, 1952
En cas de malheur, 1956
Strip-tease, 1958
La Vieille, 1959
Betty, 1961
La Prison, 1968


Paris, Omnibus, 2011, 1088 p., 27 €.

dimanche 19 février 2012

Assemblée générale des Amis de Georges Simenon

Les Amis de Georges Simenon se réuniront en Assemblée générale le dimanche 3 juin 2012 au

Théâtre-Poème

30, rue d’Écosse

1060 Bruxelles

Le programme détaillé de la journée sera publié sur ce blog et nos membres seront également informés par courrier dans le courant du mois d’avril.

Nous espérons que vous assisterez nombreux à cette journée très conviviale.

N.-B. Cette manifestation est ouverte à tous, membres ou sympathisants.

vendredi 17 février 2012

Journal d'un Besson de campagne

Chaque jour, Patrick Besson emprunte la plume d'un célèbre écrivain pour nous raconter la campagne électorale.
Retrouvez l'article de ce jour :

La disparition de Tapie, par Georges Simenon

http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/journal-besson-de-campagne/la-disparition-de-tapie-par-georges-simenon-17-02-2012-1432299_498.php

vendredi 3 février 2012

Lettre à ma mère


Le comédien Robert Benoit qui avait adapté avec succès le roman de Georges Simenon Lettre à mon juge en
2008 récidive avec une adaptation de Lettre à ma mère annoncée pour une série de représentations qui seront données du 29 février au 5 mai au

Théâtre le Lucernaire

53 rue Notre-Dame des champs, 75006 Paris.

Tel. : 01 42 22 26 50.

Fax : 01 45 44 86 92

N.-B. La pièce sera créée à Amiens à la comédie de Picardie (comme pour Lettre à mon juge), les 14, 15 et 16 février

www.pic-art-theatre.fr/lamm/dp_comdepic.pdf

http://www.francetv.fr/culturebox/la-lettre-a-ma-mere-de-georges-simenon-sur-scene-a-amiens-81774

samedi 28 janvier 2012

Crimes et Châtiments - Revue

Lancée récemment par les Éditions Jacob-Duvernet, le premier numéro de cette luxueuse revue traite aussi bien du monde policier que de la justice et du milieu.
Claude Cancès y évoque le bureau de Maigret et Charles Diaz nous entretien de Simenon dont Jules Maigret, le grand flic qui « atteint à la vérité par le calvados et l’andouillette » selon l’expression d’Alexandre Vialatte.
Revue trimestrielle de 176 pages, Crimes et Châtiments n’est pas un livre, ni un magazine, c’est une revue haut de gamme et littéraire. Des histoires de flics et de voyous, de juges et d’avocats, d’assassins et de victimes. Avec l’exigence de raconter mais aussi de comprendre, cette revue innovante emmène le lecteur sur les scènes de crime, dans les coulisses de la justice, de la police, dans les salles d’audience, les cabinets des juges et les bureaux des enquêteurs ou sur les traces des criminels et des délinquants !
Abondamment illustrée de nombreux dessins originaux plutôt que de photographies elle affirme ainsi l’originalité de son image.
En librairie au prix de 15 euros.

dimanche 8 janvier 2012

Tomas Tranströmer, prix Nobel 2011

Le poète suédois méconnu Tomas Tranströmer, aphasique depuis sa commotion cérébrale de 1990, a reçu le prix Nobel de littérature 2011.

Il évoque Georges Simenon dans « Hommages » Accords et Traces, 1966 :

« Nous nous enfermions avec Simenon/ pour renifler l’odeur qu’a l’existence humaine/ là où débouchent les feuilletons. »
À la demande :
« Est-ce qu’on le lit toujours en France ? »
Un triomphant « mycket bra » (très bien ?) ponctue la réponse affirmative...

D’après l’article du Monde des Livres du 05.01.12

lundi 2 janvier 2012

En Italie...


Maurizio Testa est un journaliste italien qui, voici une année, a mis en ligne un blog d'informations sur Simenon.
En voici l'adresse :

http://www.simenon-simenon.com

Rappelons que Maurizio Testa est l'auteur de plusieurs ouvrages (en italien) consacrés à Georges Simenon et à Maigret.

L'un d'eux,

Maigret et l'affaire Simenon

a été traduit en Français en 2000 aux éditions Via Valeriano, Marseille.