lundi 28 novembre 2011

Régine Desforges : Le Paris de mes amours. Abécédaire sentimental

Avec ce Paris de mes amours, Régine Desforges nous convie à une promenade poétique, littéraire, historique, qui se déploie dans le temps et dans l’espace. Elle nous emmène dans tous les coins de Paris, de Saint-Germain-des-Prés, où elle vit et où elle eut sa librairie et sa maison d’édition, jusqu’aux quartiers périphériques ; de la splendeur des quais de la Seine aux recoins les plus glauques. « Il ne faudrait pas croire, dit-elle, que Paris se laisse approcher facilement. Pour l’apprivoiser, il faut du temps, de la patience et de l’amour et accepter que la ville ne se montre pas sous son meilleur jour. »

Sillonnant ses rues depuis des lustres, elle peut nous faire partager sa nostalgie d’un Paris populaire disparu, mais c’est aussi pour nous en faire redécouvrir la splendeur toujours recommencée, nous en communiquer la magie encore intacte. Enfin, son Paris est aussi celui de ses amitiés, de ses admirations, une galerie de portraits où se mêlent les vivants et les morts, les Parisiens illustres ou attachants qu’elle a connus et ceux dont elle évoque le rôle passé, de Villon à Aragon en passant par Restif de la Bretonne, Balzac ou Simenon (pp. 354-355) qui ont contribué, chacun à leur manière, à forger la personnalité d’une ville qui sera toujours, aux yeux de ses amoureux, la plus belle du monde.

Si l’entrée « Simenon » n’évoque que brièvement notre auteur, le lecteur trouvera nombre de pages aux entrées simenoniennes. Ainsi, au hasard, celles intitulées Pigalle, Clochards, Palais de Justice, Boudard, Clichy, Coupole, Dauphine, Gares, Halles, Mauvais garçons, Prostitution, Flâneur... où Maigret n’est jamais très loin.

Régine Deforges, Paris, Plon, 400 p, 23 €.

vendredi 4 novembre 2011

Conversations avec Claude Chabrol

Une précédente version de cet ouvrage a paru en 1999 chez Denoël sous le titre Un jardin bien à moi.

La présente édition entièrement revue et actualisée par François Guérif a été augmentée d'un entretien avec Claude Chabrol à l'occasion de la sortie en 2004 de La Demoiselle d'honneur, ainsi que du texte de Musique douce, une nouvelle publiée en 1953 dans Mystère Magazine.

On y trouvera également de nombreuses pages consacrées à Georges Simenon, sujet sur lequel Claude Chabrol se montre toujours très prolixe. Il y est question en particulier de son adaptation des Fantômes du chapelier ainsi que de celle de Betty.

Notons aussi ce rapprochement plus inattendu : « Les Simenon qui sont à caractère fantomatique, légèrement décalés, sont très proches de Jean Ray. De même, les Jean Ray avec Harry Dickson sont très proches de Simenon. »

Éditions Payot & Rivages, Paris, 2011, 336 p., 21,50 €