mardi 28 octobre 2008

Une étude de Paul Mercier au Céfal

Les éditions du Céfal annoncent la sortie prochaine du dernier ouvrage de notre ami Paul Mercier Maigret : mode d’emploi ?

« Un psychiatre avisé, s’appuyant sur ses connaissances scientifiques et sur l’expérience de son cabinet, est assez bien placé pour comprendre les hommes. Cependant, il est possible, surtout s’il se laisse influencer par la théorie, qu’il les comprenne moins bien qu’un maître d’école exceptionnel, qu’un romancier, ou même qu’un policier. » (Maigret et les Vieillards). Dans ses romans, Simenon porte de l’intérêt à la façon de comprendre les autres et il insiste pour que l’on n’attribue pas la qualification de romans psychologiques à ses fictions romanesques. En suivant de près le déroulement des enquêtes de Maigret, on peut s’interroger sur les méthodes qu’il utilise et aborder cette question : s’il pratique bien certaines méthodes de relation à autrui, pourquoi répète-t-il avec insistance qu’il n’en a pas ? Maigret raisonne-t-il ou procède-t-il par associations d’idées ? Quelle place tient la transe dans ses investigations ? Ce livre aborde les enquêtes de Maigret comme des aventures distrayantes, avec des histoires racontées aux adultes et des jeux d’écriture. Derrière le personnage de Maigret, sa bonhomie, sa nostalgie de l’enfance, sa capacité à écouter les autres, le romancier, sans en avoir l’air, sans jamais chercher à endoctriner son lecteur, s’interroge sur le mode d’emploi de la vie. Ce livre, Maigret : mode d’emploi ? est une invitation à redécouvrir dans ces enquêtes la part d’ombre et de lumière de chaque vie d’homme.

Simenon dans "Le Monde"

Le journal Le Monde dans ses suppléments Le Monde 2 des 9, 15, 23 et 30 août 2008 à publié quatre dossiers de 11 pages chacun consacrés à Georges Simenon et intitulés respectivement : « I Une jeunesse belge » – « II Une gloire française » – « III Le temps des voyages » et « IV L’épilogue suisse ». Ces articles sont abondamment illustrés et accompagnés de textes et d’interviews de nombreux spécialistes dont, entre autres, Benoît Denis, Michel Carly, Alain Demouzon, Pierre Assouline, Robert-Julien Courtine, Pierre-Henri Simon et John Simenon.

Enquête de fonds


La belle revue française Plume, « le magazine du patrimoine écrit », consacre dans son numéro 46 de septembre, octobre et novembre 2008 une enquête sur le Fonds Georges Simenon du Sart-Tilman. Elle est signée de son conservateur, Laurent Dumoulin, qui a la plume bien alerte pour décrire les lieux et parler de toutes les richesses qu’ils contiennent, ne serait-ce que des manuscrits de roman et plus de deux mille photos. Comme il se doit, l’article est enrichi de nombreuses photographies en couleurs. Dont une reproduisant l’enveloppe jaune du Chat où Georges Simenon a tracé un petit plan du quartier populeux de Paris dans lequel se déroule l’action de son livre.

Plume, 120 avenue des Champs-Élysées, 75008 Paris, 8 €.

Crime sur scène (ou Seine)

Jusqu’au 30 août 2008, Robert Benoît a interprété au Théâtre du Lucernaire à Paris Lettre à mon juge. Selon Le Figaro du vendredi 22 août, le comédien n’aurait obtenu l’autorisation de mettre en scène l’adaptation de cette pièce que très peu de temps avant la mort de Simenon. N’empêche ! Il lui aura fallu plus de vingt ans pour monter ce monologue où « un homme écrit une lettre à haute voix, en revivant intérieurement toute son histoire ». « Après avoir obtenu les droits » confie-t-il, « je me suis retrouvé face au texte avec la sensation que j’allais en faire un numéro. Je voulais arriver à ressentir profondément les choses et j’avais du mal à croire qu’on puisse en arriver là, à cette obsession de pureté. Le temps m’a fait mûrir, mais c’est la réaction du public qui a fait la pièce. Je n’aurais jamais cru que cette histoire aurait un tel retentissement chez les spectateurs. »

Retour chez Catulle

Tout le monde le sait, Georges Simenon a très souvent utilisé l’expression « l’homme tout nu » et ses commentateurs n’ont pas manqué, eux, d’en débattre en long et en large. Mais sait-on que c’est là le titre d’un roman de Catulle Mendès, né à Bordeaux en 1841 et décédé à Saint-Germain-en-Laye en 1909 ? Cet auteur, extrêmement prolifique, reste connu pour avoir fondé la Revue fantaisiste, qui aura groupé les premiers Parnassiens en 1860, défendu Richard Wagner et épousé une des filles de Théophile Gautier, Judith Gautier. L’Homme tout nu a paru en 1887 chez l’éditeur Victor Havard, 168 boulevard Saint-Germain à Paris. Le volume totalise trois cents pages.

Jacques Brenner

Dans le tome III de son Journal littéraire « Les Saisons et les Nuits » (1960-1969) paru fin 2007 chez Pauvert, on trouve une vingtaine de pages sur Simenon, Maigret et les romans-romans disséminées dans l’ouvrage qui en comporte plus de mille.

Georges Simenon et Franklin Roosevelt

Après Charles de Gaulle et Konrad Adenauer, il semble bien, si l’on en croit le journaliste Jean Gorini, que le Président Franklin Delano Roosevelt était, lui aussi, lecteur de Simenon. Nous relevons en effet dans un article publié dans Radar : « [] Maigret arriva aux États-Unis bien avant Simenon lui-même et c’est le Président Roosevelt qui l’avait mis à la mode le jour où il donna aux policiers qui lui servaient de garde du corps tous les livres du romancier français [sic], consacrés au fameux flic parisien.

–– Lisez cela, leur dit-il, et inspirez-vous de ces méthodes. »

« Georges Simenon : “Ma femme a pris le pouvoir” » in Radar, Paris, n° 164 du 30 mars 1952.

Les Amis de Georges Simenon, Asbl

Créée à Bruxelles en 1986, l’association internationale « Les Amis de Georges Simenon » a dépassé à ce jour les six cents adhésions et compte des membres sur les cinq continents. Ce sont, pour la très grande majorité d’entre eux, des admirateurs de son œuvre, des passionnés du commissaire Maigret ou encore des lecteurs aimant simplement la vraie littérature.

L’association a surtout une activité éditoriale. Elle publie en particulier les Cahiers Simenon dont chaque numéro offre la caractéristique d’être axé sur un thème ou sur un sujet précis. Sur les vingt-deux numéros déjà parus, deux sont d’importants ouvrages épistolaires : les Cahiers 7, en 1993, ont trait à la correspondance échangée entre Georges Simenon et Gilbert Sigaux, l’éditeur des Œuvres complètes de l’auteur chez Rencontre, alors que les Cahiers 13, en 1999, regroupent la correspondance entre Georges Simenon et le critique et poète Jean Mambrino. À titre indicatif, on notera que les Cahiers 16, intitulés Les Feux de la rampe, abordent le théâtre et constituent le premier dossier jamais publié analysant dans le détail les liens qui ont uni, ou opposé, Georges Simenon et la scène. Quant aux Cahiers 22 qui sont sortis en novembre 2008, ils contiennent, à l’instar des Cahiers 17 datant de 2003, divers articles mettant en parallèle Georges Simenon et d’autres écrivains tels qu’Arthur Conan Doyle, Jean Cocteau et Patrick Modiano.

L’association édite en outre des études sur l’auteur ainsi que de nombreux textes de Georges Simenon lui-même restés inédits en volume. On mentionnera ainsi Le Drame mystérieux des îles Galapagos (un reportage), Les Mannequins du Dr Cup (un roman populaire publié en revue sous le pseudonyme de Luc Dorsan), La Maison des disparus (un roman populaire publié en revue sous le pseudonyme de Christian Brulls), Quartier nègre et Charlotte (des pièces de théâtre) ou Le Soi-disant M. Prou (un roman radiophonique diffusé à la Radiodiffusion nationale durant la Seconde Guerre mondiale).

Tous ces ouvrages, réalisés avec un maximum de soin et de rigueur, imprimés sur beau papier, numérotés et uniquement réservés aux membres, sont à coup sûr l’expression la plus concrète de la vitalité de l’association.

Par ailleurs, depuis sa création, l’association participe activement aux multiples manifestations simenoniennes à travers le monde (colloques, séminaires, expositions, festivals de films). Elle a aussi suscité l’émission de plusieurs timbres-poste en France, en Suisse et en Belgique, et en 2003, l’année du centenaire de la naissance de Georges Simenon, à l’émission d’une pièce spéciale de 10 euros frappée par la Monnaie royale de Belgique.

Jean-Baptiste Baronian,

président de l’association

« Les Amis de Georges Simenon »



Renseignements :

Les Amis de Georges Simenon, asbl.

c/o Michel Schepens,

291 Beigemsesteenweg, 1852 Grimbergen (Belgique).

Tél. et fax : +32 (0)2 269 47 87

Courriel : m.schepens@skynet.be & michel.schepens@gmail.com