mardi 25 novembre 2008

Maigret / Crémer : Un guide de la série télé

Dossier Maigret

Les Enquêtes de Bruno Crémer

Guide des grandes séries télé - III

Ce guide présente avant tout la série télévisée adaptée de l'œuvre de Georges Simenon, avec comme acteur principal, dans le rôle de Maigret, Bruno Crémer. Cette série de 54 épisodes de 90 minutes réalisée en quinze ans, à laquelle ont participé de nombreux réalisateurs de talent, comme Laurent Heynneman, Claude Goretta, Pierre Granier-Deferre, Denys de la Patellière, etc., et des acteurs connus, comme Jean-Luc Bideau, Aurore Clément, Michel Duchaussoy, Bernadette Lafont, Michael Lonsdale, Agnès Soral, Jean Yanne, etc., a obtenu un succès public exceptionnel qui se confirme à chaque rediffusion. Et elle s'exporte aussi bien au Brésil qu'au Japon. Après une introduction et une présentation de la carrière de Crémer, Jacques-Yves Depoix propose la fiche technique de la série, présente les différents réalisateurs et scénaristes, puis établit un guide détaillé des épisodes, avant de revenir sur les autres adaptations du célèbre commissaire au cinéma et à la télévision. Le guide constitue un ouvrage de référence pour tous ceux qui s'intéressent à Maigret et, d’une manière plus générale, à l’œuvre de Simenon.

L’auteur, Jacques-Yves Depoix, enseignant passionné, a effectué de minutieuses recherches et pris contact avec les différents protagonistes de la série, avant de rédiger une synthèse très sérieuse faisant souvent appel aux témoignages. Paris, Les Belles Lettres, Encrage, « Travaux » n° 52, 176 p., 25,00 €

dimanche 23 novembre 2008

"Le Chat" sur les planches !

Lu sur le Blog de Pierre Assouline du 23 novembre 2008...

" Cet été, Lettre à mon juge a été donné avec succès dans une petite salle du Lucernaire à Paris. Le comédien Robert Benoît qui a adapté, mis en scène et interprété seul cet extraordinaire monologue d’un condamné écrit par Georges Simenon, y a pris goût ; tant et si bien qu’il a l’intention de poursuivre sur sa lancée en puisant dans cette même œuvre, déjà si féconde pour les gens d’images, en essayant de porter Le Chat sur les planches. "

dimanche 9 novembre 2008

Jean-Paul Rouve et Simenon...

L'ancien Robin des bois est désormais un acteur et réalisateur reconnu (notamment dans le récent Sans arme, ni haine, ni violence). On le retrouvera bientôt dans La Très Très Grande Entreprise, le dernier film de Pierre Jolivet dans lequel il partage l'affiche avec Roschdy Zem et Marie Gillain.

« Je relis des Simenon, je viens de découvrir que cet auteur mythique, outre ses Maigret, écrivait un livre par semaine, c'est incroyable vu la qualité de ses ouvrages ! Ça n'a pas vieilli, il y a dans ses bouquins un côté un peu chabrolien. »

Le Vif-L’Express », Week-end du 7 novembre 2008, extrait des propos recueillis par Marie Godfrain.

lundi 3 novembre 2008

Boire et écrire

Vient de sortir, le 15 octobre, un livre de Mylène Demongeot et du Dr Isabelle Sokolov, Le Piège, l’alcool n’est pas innocent (Flammarion, 2008), à recommander à tous ceux qui, dans leur entourage, sont amenés à côtoyer journellement des patients alcooliques.

Plusieurs passages, par leur accent de sincérité et la justesse des observations, me font penser à un roman de Georges Simenon La Prison, écrit, en novembre 1967 (Presses de la Cité, 1968).
Le Piège, l’alcool n’est pas innocent apporte un éclairage particulièrement pertinent sur les sentiments complexes éprouvés par le conjoint et ces pages se trouvent en correspondance étroite avec ce que le romancier imaginait de la solitude morale d’un alcoolique en crise : une prison mentale.
Je choisis, parmi bien d’autres, quelques phrases de cet essai qui pourraient traverser l’esprit d’Alain Poitaud, le personnage principal du roman. Le lecteur, s’il veut bien aussi relire le roman, y trouvera les mêmes accents. Le choix d’un titre plutôt énigmatique, La Prison, qui dérouta plus d’un critique, ne pouvait être plus évocateur.

« Il avait un besoin viscéral de sa bande. » (p. 75)

« Je voudrais aujourd’hui, justement avec toi, transmettre et faire comprendre à ceux qui nous lisent, le difficile constat que j’ai fait : malgré notre bonne volonté, notre amour, on ne peut jamais empêcher une personne de se détruire. » (p. 77)

« Autant de preuves d’un enfermement, d’une prison aux parois liquides qu’aucune clé autre que celle qu’il détient en lui ne peut ouvrir. » (p. 82)

On peut aussi trouver une étude de ce thème dans un article de Paul Mercier, « Crise du sujet et société du spectacle. La Prison de Georges Simenon », paru dans la revue Traces, n° 17, 2006.
Ou encore dans l’ouvrage de Michel Legrand, Le Sujet alcoolique, Desclée de Brouwer, 1977, qui se réfère à plusieurs romans de Simenon.

Paul Mercier
paul.mercier2@wanadoo.fr

samedi 1 novembre 2008

Stanislas-André Steeman et Georges Simenon

Extrait d’une interview de Stéphane Steeman par Frédéric Loore à propos du centenaire de la naissance de son père Stanislas-André Steeman.

Frédéric Loore — Certains ont parlé de Stanislas-André Steeman comme du Simenon belge. Cela le flattait-il ou, au contraire, en prenait-il ombrage ?

Stéphane Steeman — C’est à la presse française que l’on doit cette énormité. Heureusement, cela ne s’est produit qu’une fois. Mais il est vrai que la presse, dans les années 1950, a fait à plusieurs reprises la comparaison entre Simenon et Steeman. J’ai d’ailleurs conservé des coupures de presse belges et françaises qui en témoignent. Certaines sont très élogieuses à l’endroit de mon père. S’agissant de Maigret a peur, le roman d’énigme du papa du célèbre commissaire, un critique avait fait référence à un livre de Steeman, précisant qu’il avait déjà traité le sujet et, ajoutait-il, « beaucoup plus brillamment ». Un autre, considérant que Georges Simenon, s’il était un grand romancier, écrivait en revanche de piètres polars, disait de mon père, je cite : « Steeman prend place, à mon avis, tout au moins, parmi les meilleurs du monde en la matière. » Un autre encore, avait écrit au sujet de Peut-être un vendredi, paru en 1964 : « Steeman nous donne là son grand roman, l’équivalent de ce que furent pour Simenon Les Anneaux de Bicêtre. Toujours est-il que mon père se souciait peu de ces comparaisons. La seule chose qui le contrariait, c’était les remarques désobligeantes de sa maman, laquelle ne cessait de lui répéter : « Simenon, lui, il écrit six romans par an, il possède un bateau, etc. »

Paris Match Belgique n° 364 du 28 août 2008.

Jean-Pierre Rémon et "La Marie du port"

En juillet dernier, dans le Cotentin se tenait une exposition consacrée au peintre Jean-Pierre Rémon dans l’église désaffectée de Portbail : « 65 ans de peinture, de Carteret à l’Antarctique ». Une plaquette nous apprend qu’en 1960 l’artiste rencontra Georges Simenon qui lui acheta toutes les illustrations qu’il avait faites pour La Marie du Port. Simenon lui confiera dans une lettre : « Je suis en admiration devant vos illustrations que je ne connaissais pas. Ce sont les meilleures qui aient été faites de mes livres […] je retrouve l’odeur des bateaux dans vos toiles. »

Simon Leys et "Le Bonheur des petits poissons"

Simon Leys cite Simenon à deux occasions dans son dernier recueil de chroniques. Ces textes qu’il offrit en 2005 et 2006 au Magazine littéraire sont un régal.

1. Simenon, voulant lui aussi obtenir la résiliation d’un contrat qui avait cessé de lui être avantageux, arriva à ses fins en mettant froidement en œuvre sa connaissance du cœur humain. Il calcula ce que vaudrait pour lui le rachat de ce contrat, convertit la somme en billets de banque, et en bourra une serviette. Il réussit à conclure d’emblée sa négociation, rien qu’en vidant le contenu de la serviette sur le bureau de l’éditeur. (p. 171)

2. Et pour ma part, j’ajouterais : si je commets un crime, je souhaiterais que mon juge soit un lecteur de Simenon. (p. 193)

Le Bonheur des petits poissons, J.C. Lattès, 212 p., 17,50 euros.