Extrait d’une interview de Stéphane Steeman par Frédéric Loore à propos du centenaire de la naissance de son père Stanislas-André Steeman.
Frédéric Loore — Certains ont parlé de Stanislas-André Steeman comme du Simenon… belge. Cela le flattait-il ou, au contraire, en prenait-il ombrage ?
Stéphane Steeman — C’est à la presse française que l’on doit cette énormité. Heureusement, cela ne s’est produit qu’une fois. Mais il est vrai que la presse, dans les années 1950, a fait à plusieurs reprises la comparaison entre Simenon et Steeman. J’ai d’ailleurs conservé des coupures de presse belges et françaises qui en témoignent. Certaines sont très élogieuses à l’endroit de mon père. S’agissant de Maigret a peur, le roman d’énigme du papa du célèbre commissaire, un critique avait fait référence à un livre de Steeman, précisant qu’il avait déjà traité le sujet et, ajoutait-il, « beaucoup plus brillamment ». Un autre, considérant que Georges Simenon, s’il était un grand romancier, écrivait en revanche de piètres polars, disait de mon père, je cite : « Steeman prend place, à mon avis, tout au moins, parmi les meilleurs du monde en la matière. » Un autre encore, avait écrit au sujet de Peut-être un vendredi, paru en 1964 : « Steeman nous donne là son grand roman, l’équivalent de ce que furent pour Simenon Les Anneaux de Bicêtre. Toujours est-il que mon père se souciait peu de ces comparaisons. La seule chose qui le contrariait, c’était les remarques désobligeantes de sa maman, laquelle ne cessait de lui répéter : « Simenon, lui, il écrit six romans par an, il possède un bateau, etc. »
Paris Match Belgique n° 364 du 28 août 2008.
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