mardi 5 janvier 2010

Les "Lettres" de Céline chez Gallimard

Simenon, « Rastignac belge »

Dans l’imposante édition des Lettres de Céline que publie la Bibliothèque de la Pléiade (Gallimard, 2009), Simenon est cité deux fois – deux fois seulement, serait-on tenté de dire –, au détour d’une lettre adressée à Albert Paraz, à propos de la mort inexpliquée de l’éditeur Robert Denoël (assassiné le 2 décembre 1945 à Paris, près de la place des Invalides).

« Je vois qu’on ramone beaucoup l’affaire du mystère Denoël, écrit Céline le 6 février 1950. C’est pas fini. Ah les Lenôtre 2000 ils auront du pain ! C’est drôle il me racontait souvent ses débuts à Paris. Il venait de Belgique, belge comme Simenon, et tous les deux au même cancan Paris-Midi. Ils rédigeaient leurs échos sur la même table de bois blanc face à face. Ils venaient à la conquête de la Capitale… Rastignacs belges ! tous les deux ! C’est comme des coureurs les Rastignacs belges ils font souvent équipe, ainsi Waleffe-Croisset… etc. Simenon est sorti du “journal” pour le roman mystérieux policier… avec le succès que tu sais, et c’est Denoël qui est parti crever précisément (pas au pour, au vrai) dans l’assassinat mystère. » (On sait, bien sûr, que le journaliste mondain Maurice de Waleffe et le romancier Francis de Croisset, l’auteur de La Féerie cinghalaise (1926), étaient d’origine belge.)

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