Dans son étude Maurice Leblanc. Arsène Lupin malgré lui publiée chez Séguier en 1989 (rééd. en 2001), Jacques Derouard nous livre la réaction de Maurice Leblanc à un article consacré au Charretier de "La Providence" :
À Cannes, Maurice [Leblanc] lit, dans L’Éclaireur de Nice du 1er février, un article de Georges Avril sur Georges Simenon, article chaleureux pour le genre « policier » et se moquant des « écrivains à prétentions » et des « lecteurs pervers qui jugent la valeur d’un ouvrage à la somme d’ennui qu’il dégage ». Maurice écrit à Georges Avril une lettre que L’Éclaireur de Nice reproduit le 4 février : « J’ai bien fait de suivre votre conseil et de prendre contact, comme vous le recommandez encore ce matin, avec l’œuvre de Georges Simenon. Je n’ai pu le faire que de façon insuffisante, car je finissais un roman, et c’est là une période où je ne me permets aucune lecture. Cependant j’ai lu Le Charretier de “La Providence”, et vos éloges ne m’ont pas paru excessifs, au contraire. C’est rudement bien. Et combien vous avez eu raison d’insister plus particulièrement sur cette faculté, si rare parmi les romanciers d’aventures, de créer une atmosphère et d’établir des caractères. On n’a pas le temps de s’attarder. L’action vous presse. La moindre digression ralentit le mouvement... Et Georges Simenon, par je ne sais quel sortilège, décrit et approfondit et s’arrête sans que l’on s’en aperçoive. Si vous avez l’occasion de le voir, félicitez-le bien sincèrement de ma part. J’avais l’intention de lui demander un rendez-vous. Et puis je suis obligé de partir plus tôt que je ne le pensais. »
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