mercredi 21 janvier 2009

Gérard Depardieu / Claude Chabrol

[...] J'aime l'extrême jeunesse de Chabrol. À 81 ans, il croit toujours autant aux histoires qu'il filme. Il jouit d'une grande lucidité. J'ai un profond respect pour son équilibre. On va essayer de faire cinq à dix films ensemble. Des adaptations de Simenon. Nous, on peut le faire. On n'a plus rien à prouver…

Extrait des propos de Gérard Depardieu recueillis par Olivier Delcroix , 21/01/2009, LeFigaro.fr


« Aujourd’hui, j’ai moins l’angoisse de ce que je suis. Cela ne veut pas dire que je m’aime. Il arrive un moment dans la vie où l’on accepte de subir. On devient tragique ! Si j’ai pu être maladroit dans ma jeunesse, c’est parce que je n’étais pas en place. Aujourd’hui, je n’ai plus le vertige. Je suis à l’âge où il faut regarder ce qui nous arrive. C’est ce que j’aime chez Simenon : l’homme nu, le drame, la tragédie. La tragédie grandit les personnages. Quand on n’arrive pas à s’expliquer, qu’on subit, que quelque chose nous échappe, c’est ça la tragédie. »
Interview de Gérard Depardieu dans Télémoustique, 11/03/2009, Extrait.

Le journaliste : Bellamy se veut un hommage à l’œuvre de Simenon, mais les deux commissaires n’ont pas vraiment de points communs.

Chabrol : Effectivement, tout comme Maigret, Bellamy est commissaire, sauf que sa femme ne passe pas vraiment son temps à faire du fricandeau à l’oseille… C’est la grosse différence. La seule chose que je pourrais reprocher à Maigret est précisément son manque totale de sensualité. Dans certains romans, des prostituées essaient de le séduire, mais lui, il reste de marbre. Ça m’amuse. Surtout que Simenon savait très bien que les commissaires de police ne sont pas tous des saints.

Interview de Claude Chabrol, à propos de son dernier film « Bellamy ». Télémoustique du 11/3/2009.

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